À travers l’utilisation de votre téléphone, de votre ordinateur, des réseaux sociaux ou des moteurs de recherches, vous laissez au quotidien des traces sur le web. Vous constituez une véritable identité numérique. L’utilisation croissante d’internet durant les 20 dernières années a créé de nouveaux cas de conscience et mène à des réflexions aussi philosophiques qu’éthiques. Le cas qui nous intéresse ici est le suivant : Comment gérer la mort numérique d’un proche après son décès ?
Mort numérique : Un concept et des questions
Chaque jour, près de 8000 personnes inscrites sur Facebook décèdent (source : CNIL) et laissent derrière eux une page à l’abandon. Alors que la tendance est à la maitrise de ses données au quotidien, qu’advient-il de vos données ou de votre présence digitale après votre mort ?
Le terme « mort numérique » est apparu il y a quelques années pour désigner « la survivance d’un défunt à travers l’empreinte numérique laissée de son vivant sur internet »[1].
Après le décès, les proches doivent faire un choix plus ou moins réfléchi concernant les données du défunt. Deux visions s’opposent :
- La présence numérique comme réconfort : Les différents espaces et données sont laissés tels quels comme si le défunt était encore là et le temps s’était arrêté. Certains services permettent même d’étendre ou conserver leur présence sur internet.
- La prise de contrôle des données présentes sur internet : Pour gérer le deuil, certaines familles préfèrent reprendre le contrôle de la présence numérique et suppriment la présence sur tous les réseaux sociaux.
Chercher le réconfort avec le numérique
Parmi les actions numériques après décès, la plus commune est de conserver les données numériques telles quelles. Solution moins procédurière, les comptes de réseaux sociaux, comme figés dans le temps, deviennent par la suite des espaces de commémorations. Certains proches utilisent ce format pour parler directement au défunt.
Ces méthodes sont également privilégiées par la presque totalité des personnalités et célébrités sur Internet. Ce fut le cas en juin 2021 après le décès de Philousports, myopathe et amateur de sport comptant plus de 260 000 abonnés sur Twitter. Son compte est resté figé et reste un lieu de commémoration et de souvenir. Cela évite également toute usurpation d’identité.
D’autres solutions se sont créées pour anticiper la mort numérique. Il est désormais possible de transmettre des messages après décès, transférer des données / mot de passe ou créer des espaces d’hommages pour rassembler images et photos.
Garder le contrôle après décès
À l’inverse, d’autres proches souhaitent reprendre le contrôle de l’ensemble des données et souhaitent fermer les différents comptes sur les réseaux sociaux. Face aux obligations légales, les plateformes ont créé des supports pour faciliter la gestion des données :
- Facebook / Instagram : Vous pouvez signaler un compte de personne décédé et choisir de le transformer ensuite en compte de commémoration, un compte sécurisé et géré par les proches pour conserver et partager les souvenirs. Voir la procédure Facebook. Voir la procédure Instagram (uniquement en anglais).
- Google : Vous pouvez déclarer le compte d’un utilisateur décédé et choisir si vous souhaitez clôturer le compte, récupérer les fonds sur le compte ou obtenir les données du compte. Il est également possible d’anticiper sa mort numérique et de donner une personne de confiance pour la gestion de ses données.
- LinkedIn : Tout comme Facebook et Instagram, il est possible de transformer un compte en profil commémoratif ou tout simplement l’effacer via le lien suivant.
- Twitter : Plus complexe, Twitter n’offre que la possibilité de supprimer le compte via le lien suivant.
Microsoft / Outlook : L’enjeu des emails est également récurrent dans les demandes de gestion des données. Microsoft ne permet pas de gérer facilement les données d’une personne décédée. Au choix : Soit vous avez accès au compte et vous supprimez le compte, soit vous devez attendre deux ans d’inactivité pour que les informations soient automatiquement supprimées. Toutes les informations sont à retrouver ici